Quelle plaie ... (PV)

* T’as pas honte de t’être fait avoir ? *
* La ferme. *
* T’as pas honte ? Expédiée sur une île par colis express. La grande Riyu s’est fait chopper ! Hihi. La bande de l’Ombre, ça craint chérie. *
* La ferme, sale conscience. *

Riyu, schizophrène ? Non, rassurez-vous. Un simple accès d’ennuie ponctué par une solitude omniprésente. Empoisonnée, elle l’était. L’envoyer sur cette île avait eu l’effet de lui enfoncer dans la veine une seringue destinée à mettre fin à ses maigres jours. Elle avait presque préféré la taule en réalité. Quoi qu’être enfermé entre quatre murs n’avait pas été une partie de plaisir pour la petite voleuse. Orgueilleuse, elle l’était. Et à présent, sa fierté était en petites miettes, comme celle que l’on retrouve dans le fond du grille pain. Assise contre une souche d’arbre, les jambes repliées contre son corps, elle était simplement tranquille. L’arnaqueuse au point mort en somme. Cette île, c’était son poison.

« J’suis pas fait pour la vie à la campagne. L’air frais me donne mal à la tête merde … » marmonna-t-elle alors, passant une main dans sa chevelure courte d’un air négligé.

Londres lui manquait. Un peu, beaucoup, passionnément. Elle était arrivée l’avant-veille. Et depuis, elle n’avait même pas tenté de voir les autres pauvres imbéciles qui s’étaient fait choper et envoyer ici. Elle savait cependant que plusieurs étaient ici pour meurtres. Beurk. Rien que cette idée la répugnait. Avoir du sang sur les mains, jamais dans cent ans. Riyu était l’arnaqueuse, la voleuse, la planificatrice. Celle qui montait chaque détail du coup parfait. Celle qui passait des nuits sur des plans de commerces, de banques. C’était son boulot. M’enfin, au passé. Ce n’était pas plus ingrat qu’être médecin en plus. Certes, c’était mal vu. Mais c’était ce qui lui avait plu. Elle aimait devoir vérifier chaque chose. L’adrénaline qui vous prenait le soir fatidique. Et surtout, elle avait aimé follement devoir passer des nuits entières réveillées, penchée sur sa table de travail avec son crayon à la main.

Non ! Elle devait arrêter. Arrêter de ruminer son glorieux passé. Le son des menottes sur ses mains tintait encore à ses oreilles. Cette île était un fléau. Un poison. Son poison personnel. Et même pas d’antidote pour contrer ça. Et bah … Pour tout dire, elle sentait encore le regard des surveillants dans son dos. Quoi qu’ils ne lui accordaient que peu d’attention. Après tout, qu’était-elle ? Une voleuse. Une femme qui s’introduisait sans problèmes chez n’importe qui. Qui trafiquait n’importe quel système de sécurité. Alors cette créature, à côté d’un tueur en série de dix-neuf ans, ce n’était pas prioritaire. Elle n’allait certainement pas s’en plaindre. Au moins, elle avait la paix. Du moins c’était ce qu’elle croyait.

* Hum ? Je rêve ou y’a quelqu’un derrière moi ? Na, y'a quelqu'un, je le sens. *
Elle resta silencieuse un instant. Un mince sourire s’étira sur ses lèvres pâles. L’asiatique se glissa une main contre la nuque pendant un petit moment, les yeux presque clos. L’on aurait pu dire qu’elle dormait. Pourtant, elle déclara finalement, d’un ton suffisamment fort pour être entendu :

« Qu’est-ce que tu fiches ici ? Si t’essayais de faire une entrée silencieuse, c’est raté. Tu fais trop de bruit quand tu marches. J’sais pas ce que t’es, j’sais pas qui t’es, mais j’sais qui t’est pas grâce à ça. »

Du Riyu tout craché !

Juste quand elle allait passer près d'une gros souche d'arbre mort, Sam entendit des paroles. Fortes. Pas trop, mais assez pour qu'elle pu les entendre parfaitement, très clairement. Elle fit un geste brusque, sursauta légèrement. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il y ai quelqu'un, à ce moment précis, assez fou pour venir ici. La journée venait à peine de commencer et déjà, l'adolescente trimbalait ses pieds d'une façon machinale, paresseuse et fatiguée. Elle marchait depuis une trentaine de minutes à peine, mais elle avait vite fait de remarquer ce qui la gênait. Disons qu'elle n'avait pas choisit les meilleures chaussures pour ce type de marche, et vous comprendrez.

Par simple mesure de « sécurité », Samantha passa très loin de la souche et la contourna le plus possible, cherchant ainsi à voir en premier le profil de la personne qui avait lançé ces phrases, que l'adolescente avait d'ailleurs oublié. Tout s'était passé si vite, elle n'avait pas eu le temps de comprendre ni même de réagir. Son coeur battait à au moins mille, mais ça, ce n'était qu'un détail. Et pourtant, personne n'aurait compris pourquoi Sam avait eu peur à ce moment précis. Elle était une meurtrière, et savait se défendre. Parfaitement. Du moins elle l'espérait.

Lorsqu'elle fut en mesure de voir la personne qui était accotée derrière la souche, Samantha remarqua tout de suite les traits asiatiques de l'inconnue. Elle avait des cheveux très courts et noirs, et semblait assez petite. Mais dans une position pareille, c'était dur de juger.

Un peu choquée mais en même temps curieuse, Sam lança un indésirable :

« Pardon ? », qui voulait clairement dire qu'elle n'avait pas tout bien suivit.

Normalement, elle ne parlait pas. Passait son chemin. Mais cette fille, là, écrasée sur le sol... Ça avait piqué sa curiosité.
C'était la preuve la plus pure que tout pouvait exister. Les personnes qui avaient connus Samantha aurait tous ouvert leurs grande gueule, bien ronde, comme dans les dessins animés. Parce que rare étaient ceux qui avait pu devenir l'ami de Sam et obtenir plus d'un échange de phrase avec elle. Elle était si renfermée, si imprévisible. Le monde la fuyait comme la peste. La preuve, ses parents. Horribles points d'exemples en ce qui concernait leur niveau de citoyens. Ils n'étaient pas de bons exemples à prendre, et loin de là. Mais oublions le passé. Revenons au présent...

Donc, Sam restait plantée là, attendant une moindre réponse. Un mot, une phrase. Elle s'en foutait. Elle ne patienterais probablement pas longtemps ici de toute façon. L'inconnue répondrait à sa question, et la jeune femme s'enfuierais bien loin. Il fallait pas s'attendre à grand chose de cette dernière. Elle n'avait jamais été la source de réconfort de personne. Elle ne le serait jamais non plus.

À mesure que le temps passait, l'ado sentait son coeur rapetisser. Devenir moins gros. Les battements redevenaient normaux, mais pas assez.
Ce n'était, probablement, qu'une mauvaise passe à passer. Bientôt, elle oublierait cette mystérieuse fille qui traînait et parlait seule en pleins milieux d'un bois. Et personne ne saurait qu'elle aurait parlé. Personne...

(Tention, Riyu-la-sans-gêne >_<')

Elle l’aperçut enfin. C’était une fille. Probablement plus grande qu’elle ; elle ne faisait qu’un maigre un mètre soixante-sept après tout. M’enfin, fallait pas juger là-dessus. Elle était agile et c’était là la base de son « métier ». Elle la fixa quelques secondes, tout simplement. Probable qu’elle se fut fait souvent courtisée avant d’arriver ici, elle est du genre que les garçons appréciaient en général. Un petit air renfermé, à la je suis méchante me touchez pas. Elle aimait bien ce genre de personne et en même temps, ça l’agaçait. Parce que immanquablement, elle finissait par faire la conversation toute seule. Déjà qu’elle se parlait dans sa tête, fallait quand même pas que ça dégénère en hospitalisation psychiatrique son truc. Riyu ne put s’empêcher d’esquisser un mince sourire, légèrement inquiétant, avant de se relever sans un seul bruit. Pas même celui des feuilles qui craque sous le poids de ses pas. À présent debout, elle avait posé une main sur l’arbre, face à l’inconnue, à une dizaine de mètres maximum.

« Je t’ai demandé ce que tu fichais ici. Et ce que t’étais. M’enfin, y’a plus grandes options dans ton cas. Tu marches mal. Je t’entendais carrément. » répliqua-t-elle, un air légèrement amusé sur le visage.

Elle resta à nouveau silencieuse, comme si elle cherchait quoi dire. En réalité, elle l’examinait. Impitoyablement, son regard fixait avec une minutie quasi professionnelle les moindres traits de la jeune femme. Comme si elle avait été sous le microscope. Comprenez, quand votre boulot est de voler, vous apprenez à examiner les gens d’un coup d’œil afin de les juger à première vue. S’ils ont les nerfs solides, par exemple, ils ne s’écraseront pas. Ne fuiront pas votre regard. Mais elle ne fixait pas ses yeux. Son regard s’attarda sur son visage. Oui, elle était mignonne. Mais qu’avait-elle pu faire ? L’hypothèse d’un trafique de substances illicites était possible, comme celle d’un meurtre. Avec le fameux petit air, se ne serait pas étonnant.

« Je paris sur un truc fastidieux. Du genre … meurtre, ou complicité dans un truc louche. T’as une jolie frimousse en plus. Ça le fait très bien, les mignonnes devant la police. Quoique la corruption est difficile à présent. M’enfin là, je m’égare. »

L’autre restait silencieuse et, pour être sincère, c’en était presque agaçant. Riyu allait se taper toute la conversation seule ou quoi ? Si bien qu’elle s’approcha, à pas toujours aussi silencieux, avant de s’arrêter devant la fille. Elle allait probablement se manger une claque, du moins il y avait risque en restant aussi près. Un mètre de distance, ce n’était pas énorme. Mais la jeune voleuse, probablement narcissique aux yeux des gens, avait confiance en ses capacités. Et puis, une baffe ne l’aurait pas tué.

« Tu parles pas ? Et bah, faut tout faire maintenant. Riyu, Riyu Ishii. Arrivée directe de Londres, par post express. Sarcastique, optimiste à ses heures et pessimiste pour ce qui reste. Une p’tite présentation de ta part, un nom ? Sinon, je me mets à t’appeler chérie. Ou encore petite , ça le fait également. Alors, un nom, ou tu prends le surnom ? P’tite chérie ! »

Oui, elle allait se faire frapper. M’enfin, elle s’en fichait, je vous l’ai dis. Elle ne connaissait pas la gêne. Et elle appelait la majorité des gens comme ça. Chérie, petit, petite. Le répertoire de surnoms de Riyu en était plein. Ça énervait les gens mais c’était moins emmerdant que de se souvenir des prénoms de tout le monde alors que tu as autre chose de plus important à apprendre.

La première phrase, ça passait. À peine, mais ça passait. Sam l'avait tout de suite détesté, cette fille. Par la première impression, elle s'était dit que cette étrangère - Maintenant elle pouvait l'appeller Riyu, mais ça l'aggaçait de connaître le nom d'une autre personne. Comme si ça nuisait à sa réputation... - était probablement très...étrange. Y'avait pas d'autres adjectifs qui pouvaient la décrire pour le moment, et rien ne venait à l'esprit de Samantha. La deuxième phrase était déjà moins pire. Mais la façon de Riyu de parler, ça l'énervait, de plus en plus.

Mais c'est après que ça éclata. Elle n'en pouvait plus. L'étrangère l'avait-elle cherché? Bon sang, elle se prenait pour qui celle-là !

"Petite chérie"

Dans le fond, Riyu avait fait le travail. Elle s'était avancée vers elle, et était restée là. Évidement, la main de Sam parti droit dans le visage de Riyu. Fallait pas la chercher. Elle pointa du droit Riyu, les yeux plissés, en colère comme jamais.

« Ne t'avise plus de m'appeler p'tite chérie parce que c'est un autre poing qui va partir et écraser ta face d'Asiatique »

Ce n'était probablement pas voulut, ce caractère raciste là. Mais quand on cherchait Sam, on avait vite fait de la trouver. Surtout quand on essayait de l'intimider, ou de la niaiser. Et encore pire, se moquer d'elle ouvertement.

Riyu voulait se défendre ? Qu'elle le fasse. Franchement, Sam n'attendait que ça. Autant qu'elle aurait même pu lancer sur un ton de défi à Riyu qu'elle pouvait revenir si elle voulait. Ça lui était égal. Tout cette colère amassée au fil des années, elle pourrait enfin s'en délivrer. Elle n'attendait que ça.

En un temps de 5 secondes, elle vit son passé se refléter dans sa tête. Elle voyait 3 balles, judicieusement enfoncées dans la tête de son ex. Le sang qui coulait, les draps tachetés. C'en était trop. Et ça rallumait sa vive colère qui s'était tapissée au plus profond d'elle-même. Elle n'avait pas pensé aux gardiens cependant. Étrangement, elle n'en avait vu aucun. Et s'il y en aurais eu, Sam serait déjà couchée à plat ventre au sol menotée et envoyée directement à la Salle Commune, attendant sa punition.

Alors que Riyu essayait de se redresser un peu, Sam s'avança vers elle et, avant toute chose, la frappa de toute ses forces à nouveau sur le visage. Qu'est-ce qui lui prenait? Elle était rouge. Rouge de colère. Et Riyu, elle, pouvait bien servir en étant une cible. Ça défoulait l'adolescente. Et puis, c'est pas comme si elle ne l'avait pas mérité. Non ?

Il était hors de question que Sam se présente. En quoi ça concernait Ishii ? Rien. Alors ça resterait privé, point. Samantha pu aussi remarquer la grandeur de l'autre. Petite. Pas grosse du tout. Ça pouvait pas tenir, un tel truc, devant Sam ! Elle semblait si fragile... Ah, et puis, tant pis. Elle ne se battrait probablement pas énormément. Quelques gifles par-ci et par-là pour remettre Riyu à sa place, c'était bien assez. À moins qu'elle ne comprenne pas, ça, c'était autre chose.

La claque partit. Elle fût rapide et, malgré les réflexes, l'asiatique ne put l’éviter. Son air ne changea pas. Elle essuya le filet de sang le long de sa lèvre. Et bah, elle l’avait cherché, elle l’avait trouvé. Celle-ci cracha un flot de paroles, telle une vipère, avant de la refrapper au visage violemment. Cette fois-ci, fort heureusement, Riyu se recula brusquement. Certes, pas suffisamment pour éviter le coup. De toute manière, ce n’était pas son but et elle n’aurait pas pu réussir, encore légèrement sonnée par l’autre claque. Le poing de l’inconnue lui atteignit directement le visage, mais ne fit pas autant de dégâts qu’il aurait pu si elle n’avait pas eu l’intelligence de s’éloigner de ces quelques centimètres. Cette fois-ci, Riyu attendit quelques secondes avant de répondre.

« Et bah, la chérie, elle en a dedans … » dit-elle simplement, sourire provoquant aux lèvres.

Elle allait lui faire perdre patience. La mettre dans une rage noire. Et aller se réfugier dans un arbre parce que l’autre serait incapable de la suivre et … euh non, pardon, moment d’égarement. Elle s’arrangerait pour que la fille perde toute notion de la réalité. Lorsque la rage s’emparait d’un être, on n’était pas conscient de ce qu’on disait. De ce qu’on faisait, à moitié. Elle aurait son nom, foi de Riyu. Elle s’étira alors légèrement, avant de s’ébouriffer les cheveux d’une main. Comme pour les replacer en bataille sur sa petite tête.

« J’peux dire que t’es rapide. Un tantinet impulsive hein. C’est pas dur de te faire perdre ton calme toi. Mon visage d’asiatique te dérange ? T’as pas hooonte de l’abîmer ! M’enfin, t’en fais pas, je n’ai même pas la force de te résister. »

Une lueur malicieuse se glissa dans son regard, et Riyu glissa ses mains le long de son propre corps, avant de soupirer exagérément. Elle baissa le regard, comme pour assurer à l’inconnue qu’elle ne dirait plus rien. Elle sembla rester là, vaincue, pendant quelques secondes, avant de se mettre les mains dans les poches. Elle se tourna lui faisant dos, et fit un pas vers l’avant. Rien d’autres.

« T’as oublié un truc, petite chérie. » murmura-t-elle tout bas, relevant brusquement la tête.

Elle prit son élan rapidement. Sa jambe droite s’élança et son pied frappa de plein fouet le visage de l’asocial. Malgré sa petite taille, elle en avait à revendre. Faisant face à la fille, sourire satisfait au visage, elle s’ébouriffa encore les cheveux, repoussant en réalité une mèche loin de son visage.

« Les jambes sont plus longues que les bras. Au fait, t’as une folle envie de m’en coller une, je le sens. Mais je ne te le conseille pas. Sinon, t’auras de gros ennuis. »

D’un mouvement de tête, Riyu désigna quelque chose derrière la femme.

« T’entends pas, je le sais, mais bon, moi si. Les craquements. Surveillant dans les parages, chérie. Et si tu me tabasses, j’ai qu’à dire que tu m’as attaqué et que je t’ai frappé pour me sauver la mise. Légitime défense. Qui te croirait après tout ? »

Comme pour prouver ses dires, un surveillant montra finalement son visage quelques secondes plus tard, surveillant les deux jeunes femmes du regard. Riyu le regarda quelques instants, sans le foudroyer comme le ferait probablement miss violente, et lui adressa même un signe de main.

(Wouaahhh, j'adore trop ton post làààà xDD )

Reculant un peu, assommée, Sam passa une main sur son visage. Un coup de pied, ça faisait mal. On ne pouvait pas l'ignorer, même quand on était la plus dure de toutes. Et celles qui le faisaient, elles étaient complètement débiles. On avait juste l'air plus connes, et ça, c'était encore plus mauvais que se foutre la honte en plein public. Ça affectait l'ego, quoi qu'on en dise.

Franchement, qu'elle se que Sam avait à en foutre des gardiens ?
Bon, d'accord, il était évident qu'elle ne fraperait pas en pleins devant eux. C'était complètement débile...

Elle se retourna, puis fit face à un seul gardien. Juste avant, Riyu avait fait un signe de main à celui-ci, comme si tout était parfaitement correct. Le seul hic, c'était qu'elle saignait. Jouant à son petit jeu, Sam fit un sourire, un peu tordu, débile, vraiment pas subtile. Pas question que Riyu la devance. Pas question qu'elle lui joue un sale coup non plus. Samantha était plus intelligente que ça.

Voyant bien que quelque chose clochait, le gardien demanda aux filles un truc bien simple, vraiment pas très intelligent.

« Tout vas bien, là-bas ? »

À cet instant précis, Sam vit, sur le côté gauche de l'homme, des menottes et un fusil. Ils avaient le droit de porter ce genre de trucs ici ?
C'était pas très intelligent, ça non plus. Il suffisait que la plus brutte des personnes assomme un gardien, s'empare du fusil et tue tout le monde. Paff, la fin d'l''histoire de l'Île. Et après c'est Sam et les autres qui se faisaient traiter de délinquants à leurs procès ? Franchement, où va le monde ? Ahh oui c'est vrai, Sam n'avait strictement rien à dire là-dessus.

Après la question, Riyu essaya de parler. Elle commença une phrase, que Sam pensait être un « non ». Cette dernière écrasa son pied, puis mis une main sur la bouche de Riyu. Elle commença alors à donner sa propre version des choses.

« Oui oui, tout vas bien. Elle est juste tombée et s'est égratignée. Elle est restée sans connaissance pendant un bout de temps et, pendant que je marchais tranquillement et calmement, j'ai trébuché sur son foutu pied qui traînait en plein milieux de ce foutu chemin. »

C'était fou comme histoire. Pas très plausible. Fallait faire avec, Sam n'avait pas eu le temps de réfléchir. Et puis l'autre qui allait la mettre dans un pétrin pas croyable... Dès que le gardien serait partit, bien loin, assez loin pour qu'il ne puisse plus les entendre, Riyu se ferait piétiner.

L'homme en uniforme bleu, plus loin, haussa les épaules et continua sa ronde. Qu'est-ce qu'il était débile. Croire une histoire pareille. C'avait même été trop facile pour Samantha.

Et lorsque le gardien partit assez loin, la jeune femme enleva son pied de sur l'autre et la poussa, violement, espérant qu'elle tomberait.
Elle n'en avait pas fini avec elle, et lui donnerais probablement une sale correction.

L’inconnue avait parlé avant Riyu. Elle avait voulu dire que tout allait bien, également. Elle sentait qu’elle allait passer un mauvais quart d’heure, m’enfin. Fallait pas la prendre pour un bébé nain quand même ! Si bien que lorsque le surveillant s’éloigna et que la fille la poussa violemment, elle se sentit prise d’une impression de déjà vu. Elle chancela à peine. La raison en était simple ; quand vous volez une banque, si vous trébuchez, vous faites du bruit. Vous apprenez donc à rester sur vos pattes en toute circonstance.

« Tu vas essayer de faire quoi, hein ? Me tuer peut-être ? Chérie, t’en as pas fini avec moi. »

Riyu, la ferme. Voilà ce que sa conscience aurait pu dire si elle n’avait pas été elle. Elle n’était là que depuis 48h maximum, et elle allait déjà se faire tabasser. Mais la jeune Ishii avait plus d’un tour dans son sac. Si bien qu’elle observa à nouveau la fille. Sans trembler, sans fléchir. C’était un jeu. Bon, Riyu, masochiste ? Peut-être un peu qui sait. C’est alors qu’elle déclara simplement, surveillant chaque froncement de sourcil de l’inconnue, chaque geste, chaque respiration :

« C’est triste. T’as pas devant toi une revendeuse de drogue qui se bat comme un mec qui se bat pour sa nana, avec son cœur et son énergie, sa rage. T'as une magnifique arnaqueuse digne des plus grands de l'histoire qui ne s'énerve pas pour des broutilles. »

Elle lui adressa un mince sourire, amusé par ses propres paroles.

« La meilleure défense est l’offense, m’a-t-on dit un jour. »

Elle parlait simplement, d’une voix calme, tranquille. Pas celle d’une fille qui risquait de se faire tuer. Elle avait celle d’un individu qui avait passé sa vie à concevoir le plan parfait. À user des autres pour obtenir des renseignements, le tout évidemment dans le but de commettre un vol.

« Et donc, à l’attaque. Je t’offre le premier coup et ensuite, je te fiche sur le sol. Je te bousille comme j’ai bousillé des systèmes de sécurité. Ou encore tu me dis calmement ton nom et je cesserais peut-être de t’appeler Chérie. Ou encore mieux. Si t'arrives à ce que je t'implore, te supplit de cesser, alors je ne te surnommerais plus jamais Petite Chérie. D’accord, chérie ? »

Riyu ne s’attendit pas à une réponse à l’amiable. Au contraire, elle était prête à lui mettre son joli pied en plein dans les côtes. Ça vous coupait le souffle. Elle n’était pas la plus forte des combattantes, loin de là. En réalité, quand elle se bagarrait pour l’amusement avec les anciens membres de sa bande, elle ne gagnait que parce qu’elle rusait, tel le renard. Après tout, on ne pouvait pas être parfaite. Elle, elle bousillait les systèmes de sécurité. Piratait tout ce qui bougeait. Volait, pillait. Qui savait marcher si silencieusement que ça en faisait peur. Qui retombait toujours sur ses pattes et avait un sens de l’équilibre d’enfer. Fallait quand même pas lui demander en plus t’es une super fille puissante à souhait ; toute manière, c’était bien suffisant tout ça, non ?

Sam écoutait. Chaque paroles. Franchement, on aurait dit que les deux jeune femmes jouaient une scène d'un film d'action. C'était étrangement ressemblant. Bon, okay. Peut-être pas. Mais ces affrontements que ces deux-là se lançaient... C'était étrange. Même très étrange, parce que tout semblait si bien calculé. Un coup de poing par-ci, un coup de pied par-là. Elles s'échangeaient des regards noirs, profonds, reflétant bien les signes de provocations que chacune voulaient lancer.

Samantha répondit bien vite après la proposition de Riyu. Elle n'était pas d'accord avec sa proposition et, dans sa tête, elle en avait une bien meilleure à son goût.

« Moi, j'dis que j'te tabasse, que j'te fou à terre et que je n'entende plus jamais parler de toi. Appelle-moi comme tu le voudras, ça ne changeras rien. Des Chérie, j'en ai entendu pleins. J'commence à m'habituer. Ce n'est probablement pas une gamine dans ton genre qui m'fera peur. Et puis, les gangs de rue, ça sert bien à quelque chose dans le fond. »

Effectivement, avec sa gang, elle avait apprise à se défendre. Comme des cours de combat traditionnels chinois. Peut importe. Elle avait été "élevée" parmi eux, et c'était grâce à ça qu'elle avait récolté son caractère de p'tite peste. Riyu avait peut-être l'expertise d'une voleuse, mais Samantha, elle, savait fuir. Il n'était pas rare qu'auparavant elle dû se faufiler dans des maisons, gravir des édifices pour échapper à la police et se cacher dans les ruelles afin d'éviter des fous qui voulaient lui tailler la peau. Ah oui, c'est vrai. Riyu, la Miss Parfaite, savait faire tout ça aussi. Franchement, Sam ne voyait pas à quoi ça servait d'être aussi sur intelligente.
Un bon jour on s'faisait prendre et puis poof, notre don ne servait plus à grand chose. À part dans un cas spécial, comme celui qui se présentait en ce moment. C'était autre chose, ça.

Elle regardait Riyu, essayant de déceler les moindres idées de celle-ci. Elle s'attendait à avoir un autre coup de pied ou peu importe, alors elle se protégeait du mieux qu'elle pouvait. Non non, pas comme une tortue avec les bras enlacés autour d'elle. Elle se protégeait mentalement. Physiquement, elle s'arrangerait avec les réflexes qu'elle avait.

Il était étrange cependant que Samantha n'ai pas flanqué une autre baffe à l'asiatique. Et, franchement, il fallait être réaliste: Sam ne glisserait point le moindre indice qui pouvait déterminer le nom qu'elle avait.

Si la fille prenait la fuite parmi les arbres, c’était officiel que Riyu ne pourrait pas la suivre. Fuir d’un endroit et disparaître dans la nuit, elle savait. Contourner des arbres à pleine vitesse, éviter de s’empêtrer les pieds dans les racines, tenter de ne pas s’écraser lamentablement au sol ; ça, elle en était incapable. Elle aurait fini tête première sur le sol et son pauvre orgueil aurait prit une autre claque. Et pour être franche, elle en avait plus que marre de voir celui-ci se fait piétiner à coup de matraque ! Elle écouta donc scrupuleusement la fille lui cracher, une fois de plus, son venin, avant d’esquisser l’ombre d’un sourire moqueur.

« Heeein, c’est moi que tu traites de gamine ? » s’exclama-t-elle alors, écarquillant légèrement les yeux et affichant un air de surprise digne d’une comédienne en pleine scène ; en effet, elle n’aimait pas qu’on se moque de sa taille, légèrement inférieure à la moyenne avouons-le.

« Chérie, tu me déçois ! C’est terrible. Quelle déception ! Toi, un gang de rue ? »

Elle porta sa main à son visage, près de ses yeux bridés, avant de fermer les yeux comme si elle était terriblement affligée. La jeune femme ne cessait de changer d’air, d’intonation de voix ; ça devait sérieusement taper sur les nerfs de l’autre. Mais bon, c’était dans ses gênes, dans son caractère. Imprimé en grosse lettre dans sa façon d’agir. S’il y avait eu un code de règlement à suivre pour être Riyu Ishii, il y aurait été stipulé qu’on ne devait jamais paraître faible, que l’orgueil primait, que la provocation était bonne à petite dose correctement utilisée et qu’on ne devait jamais hésiter à utiliser son charisme pour arriver à ses fins. Il y aurait également été inscrit que rien n’était sérieux ou important, excepté bien sur le boulot, et qu’il ne fallait donc pas se prendre la tête. Si bien qu’elle ré ouvrit les yeux quelques secondes plus tard. Son expression était à présent légèrement sarcastique, un brin narcissique. Carrément chiante.

« Jamais je n’aurais cru qu’une fille comme toi aurait pu avoir besoin d’un gang pour apprendre les lois de la vie. Je te voyais en solitaire, celle qui frappe seule, sans aide, sans l’assurance qu’une bande de voyous te suit à la trace. Mais on a au moins un point en commun, chérie. T’as eu un gang, j’ai une eu bande. Tu vois, on se ressemble vraiment beaucoup. Quoi que je n’ai pas ton impulsivité. »

(Sorry, pas d'inspi -_-')

Sam regardait Ishii faire ses mimiques, en riant dans sa tête de l'inintelligence de l'autre. Qu'est-ce qu'elle avait l'air immature...

« Oui, toi, gamine. Hooo, pauvre de toi, c'est la première fois qu'on te dit un truc du genre ? Et bahh tu devras t'y faire, petite »

Elle tapota un peu la tête de l'asiatique, d'une façon pas très « amicale », si on pouvait dire ça ainsi...
Elle rammena ensuite sa main vers elle, façon snob, puis placa ses cheveux derrières ses oreilles. Dommage qu'elle n'ai pas un élastique à porté de la main, c'était si pratique pourtant...

« Aussi terrible soit-il, oui, j'ai bien fait partie d'une gang de rue. Et c'est plutôt pratique pour aider à tabasser des p'tites de ton genre. Et puis, c'est bien la seule gang que j'ai eu dans ma vie. Les autres, ils étaient trop nazes. »

En fait, la vérité, c'était que la seule chose dont Sam avait toujours eu de la difficultée à trouver c'était une famille. Une vraie famille, là pour elle. Tout le temps, dans toutes les circonstances. Et parmis cette gang là, elle avait trouvé tout ça. Même si elle était devenue criminelle, elle se sentais bien. Jusqu'à ce jour où la police l'arrêta. Ce qui n'existait pas dans les gangs de rues cependant, c'était le sacrifice pour les autres. Samantha s'en souvenait si bien... Lorsque les policiers l'avaient mise à terre, passé les menotte et mise dans l'auto, aucun n'était intervenu pour la défendre. Ils s'étaient tous cachés derri`re des grosse poubelles, retenant leurs souffles pour ne pas se faire entendre. Mais ça, ça resterais entre elle et sa conscience. Ici, Sam était à l'abris. Du moins jusqu'à maintenant. D'après elle, Riyu était probablement devenue l'une de ses « pires » ennemies. Eh bien, ça n'en faisait qu'une de plus dans le lot, et voilà !

Sam, impulsive ? Oui, c'était vrai. Probablement un gros défaut. Mais ça, ça venait avec son caractère.

« Impulsive ? Hooo ma chère, j'sais bien que t'es jalouse, mais toi,
t'as pas de caractère. Hors l'impulsivité vient avec. Faudrat t'y faire bébé ! »